Rencontre avec Anne Rodet, co-directrice générale du groupe Ares, qui nous partage la vision ambitieuse de cette association pionnière dans l’insertion par l’activité économique. Fondée en 1991, Ares (Association pour la Réinsertion Économique et Sociale) s’est donné pour mission de lutter contre l’exclusion en offrant des opportunités d’emploi à des personnes vulnérables, tout en répondant aux besoins des entreprises en matière de logistique durable.

« Notre conviction forte chez Ares, depuis notre création, c’est que personne n’est inemployable et que chaque personne a sa place dans la société et peut se reconstruire par le travail. Et par le travail peut retrouver confiance et dignité », déclare Anne Rodet.

Chez Socratiz, cet engagement résonne avec notre propre mission : accompagner les entreprises vers une logistique plus inclusive, plus performante, et durablement humain.

Un accompagnement humain au cœur de la mission d’Ares

Depuis plus de 34 ans, Ares agit comme un catalyseur de transformation sociale. Chaque année, ce sont plus de 4 000 personnes en situation de vulnérabilité qui sont accompagnées vers un retour durable à l’emploi, grâce à un parcours construit sur mesure. Hommes, femmes, jeunes, seniors : les profils sont multiples, les fragilités aussi — longue période de chômage, handicap, précarité du logement, santé mentale, endettement, barrière de la langue…

« On va avoir des hommes, des femmes, des jeunes, des seniors et qui ont tous une fragilité qui peut être par exemple un temps long de chômage, qui peut être un handicap, qui peut être des grosses problématiques de langue, d’hébergement, d’endettement », précise Anne Rodet.

Chez Ares, chaque personne est considérée dans sa globalité. La seule condition pour intégrer ce parcours : la motivation. Une fois ce critère rempli, tout le reste est mis en œuvre pour créer un cadre soutenant, stable, et propice à la reconstruction.

Ce soutien ne s’arrête pas à la mise à l’emploi. Il s’agit d’un accompagnement humain complet, pensé comme un sas vers un emploi durable. En parallèle du travail sur le terrain, les bénéficiaires sont suivis sur leurs problématiques sociales, soutenus dans la levée de leurs freins, et guidés dans la construction de leur avenir professionnel.

Trois étapes pour bâtir un avenir professionnel solide

Le parcours d’insertion imaginé par Ares repose sur trois piliers fondamentaux qui permettent aux personnes éloignées de l’emploi de retrouver progressivement une stabilité professionnelle et personnelle.

  • l’accès à un emploi concret,
  • l’accompagnement social pour lever les freins périphériques,
  • et la construction d’un projet professionnel solide.

Ce modèle structuré, qui allie emploi, accompagnement social et construction d’un projet professionnel, est aussi une réponse concrète aux besoins des entreprises qui cherchent à recruter de manière plus inclusive et pérenne.

1. L’accès à un emploi concret : la première marche vers la reconstruction

L’emploi n’est pas une finalité, mais un point de départ. C’est en plaçant les bénéficiaires dans un contexte professionnel réel qu’Ares amorce le processus de réinsertion.

« En donnant un travail à la personne, c’est déjà une première grande étape pour d’abord le remettre dans ce monde de l’emploi, lui faire gagner des compétences en savoir-être et en savoir-faire, et puis tout simplement lui donner un salaire. C’est aussi lui redonner de l’autonomie, lui donner confiance et lui permettre de sentir qu’il a sa place. » explique Anne Rodet.

Cette première étape permet aux bénéficiaires de reprendre confiance, d’adopter les codes du monde du travail et d’acquérir des compétences transférables. Pour les entreprises, cela représente une opportunité de recruter des profils motivés, formés sur le terrain, et déjà engagés dans une dynamique positive.

2. L’accompagnement social : lever les freins pour pérenniser l’insertion

L’accès à l’emploi ne suffit pas. Pour garantir une insertion durable, il est essentiel d’agir sur les freins périphériques : logement, santé, endettement, langue… autant d’obstacles qui peuvent compromettre une reprise d’activité stable.

« Parce que les freins, ça peut être des logements. On a pas mal de personnes qui sont dans des logements très précaires. Ça peut être des freins de santé, parce que si certaines problématiques de santé ne sont pas résolues, c’est très difficile d’intégrer un emploi classique. Ça peut être des problématiques d’endettement, de langue. » témoigne Anne Rodet.

Chez ARES, l’intégration professionnelle passe d’abord par la levée de ces freins périphériques à l’emploi. Grâce à son organisme de formation et à un réseau de partenaires, ARES agit concrètement sur ces volets en parallèle du parcours professionnel.

Ce travail de fond mené par les travailleurs sociaux d’Ares sécurise les parcours, en traitant les fragilités à la racine. De leur côté, les entreprises gagnent en sérénité, en limitant les risques de décrochage ou de turnover.

3. Le développement professionnel : construire une trajectoire viable

La dernière étape consiste à penser l’après. Une fois les premiers blocages levés, il est crucial de structurer un véritable projet professionnel, réaliste et cohérent avec les aspirations du bénéficiaire comme les opportunités du marché.

« On va travailler avec eux sur leur projet professionnel pour établir avec eux ce qu’il faudrait faire à la sortie du parcours chez nous. » explique Anne Rodet.

Les bénéficiaires, forts de leurs parcours et aspirations, sont guidés par des professionnels pour envisager une trajectoire réaliste et porteuse. ARES se définit ainsi comme une “entreprise tremplin” : les salariés y restent 12 à 24 mois, avant de rejoindre une entreprise dite classique, avec un projet clair et une plus grande confiance en eux.

Ce travail d’orientation permet de capitaliser sur les expériences acquises, d’identifier les compétences transférables, et d’ouvrir des perspectives concrètes, que ce soit via des formations, des embauches directes ou des passerelles vers d’autres structures.

La logistique comme tremplin de réinsertion

Le cœur de métier d’Ares, c’est la logistique. Mais une logistique pensée avant tout comme un outil d’insertion sociale, permettant à des personnes éloignées de l’emploi de reprendre pied dans un environnement structurant et professionnalisant.

Le groupe déploie cette activité sur plusieurs sites complémentaires, adaptés à différents types de flux et de volumes.

  • Marguerite (Paris 19e)
    Ce site urbain de petite taille (environ 1 000 m²) est dédié à des prestations logistiques pour des structures aux besoins limités, comme la préparation de commandes à faible volume, le stockage, la gestion des retours, ou encore le conditionnement de produits fragiles et à forte valeur ajoutée (cosmétique, textile, accessoires…).
  • Plateforme de Bonneuil-sur-Marne
    Plus spacieux, ce site permet de traiter des volumes plus importants, dans un environnement de taille intermédiaire. Les équipes y réalisent des opérations de réception, stockage, picking, expédition et gestion des retours, avec une plus grande cadence et une diversité de formats logistiques (B2B et e-commerce).
  • Log’ins, en région parisienne sud
    Cette joint-venture entre Ares et GXO dispose de deux entrepôts totalisant 9 000 m². Elle opère à échelle industrielle, avec des chaînes logistiques complètes : traitement de volumes massifs, traçabilité, automatisation partielle, et services associés à la logistique omnicanale. Log’ins constitue un modèle de coopération entre une structure d’insertion et un acteur du secteur classique.

À travers cette diversité de plateformes, Ares démontre qu’il est possible de combiner performance opérationnelle et mission sociale. Chaque site constitue un terrain d’apprentissage pour les salariés en insertion, avec un accompagnement adapté au niveau de complexité des activités logistiques.

Sécuriser l’embauche avec des dispositifs innovants

Pour garantir que l’insertion ne soit pas un simple passage, mais un réel tremplin, Ares a mis en place plusieurs dispositifs passerelles :

« On a tout un dispositif pour s’assurer que cette transition se fait en douceur et pour aussi rassurer les employeurs » mentionne Anne Rodet.

Stages d’immersion, contrats de transition, accompagnement post-embauche : l’approche est pensée pour rassurer toutes les parties prenantes. 

« On a très à cœur de toujours s’inventer », conclut Anne Rodet.

En réinventant la chaîne logistique autour de l’humain, Ares démontre qu’un autre modèle est envisageable : un modèle qui concilie exigence opérationnelle et impact social. Son action quotidienne prouve qu’il est possible de transformer des entrepôts en véritables tremplins d’insertion, où chaque parcours est une étape vers l’autonomie et la dignité.

Par son engagement constant, sa capacité à innover, et ses coopérations étroites avec le monde économique, Ares continue de bâtir des passerelles solides entre inclusion et emploi durable.

L’engagement social par la Supply Chain vous intéresse ?

👉 Contactez-nous pour en discuter !

Vous serez certainement intéressés par notre autre article autour de la Supply Chain à impact : Conjuguer performance logistique et impact environnemental et social